Euréka Course Grand Prix 1932

Cette belle endormie nichait depuis 20 ans chez un fin collectionneur, je suis heureux et touché d’en assurer aujourd’hui le passage à d’autres temps, d’autres lieux et d’autres émotions. Je l’en remercie.

Les caractéristiques techniques de cette voiture montrent que cette rare Course Grand Prix, à calandre Bugatti (n°126 de juin 1932) est une voiture adaptée pour l’équipe compétition de chez Euréka. En effet, outre sa boite de vitesse et son système rapide d’entraînement, celle-ci a été allégée (châssis ajouré), renforcée (moyeux de roues arrières en acier et non en zamak), voies arrière et avant élargies pour augmenter la stabilité en virage, ainsi que ses roues arrières sur roulements à billes. Ce fut la voiture la plus rapide de son époque et elle remporta toutes les courses auxquelles elle participa de 1929 à 1939. Chaque année aux Invalides 3 ou 4 voitures d’usine s’alignent face à celles des clients possesseurs de ce même type «Course Grand Prix» et enlèvent régulièrement les premières places.

Son système de mécanique (évolution 2) comporte 2 leviers, un pour le débrayage et un autre plus grand pour le freinage. La course des pédales est très grande et permet à des enfants de différentes tailles de l’utiliser correctement.

Passés ces moments de courses et de gloires, l’histoire de cette auto s’attriste puisqu’elle finira dans les années 50, comme une bête fatiguée et démodée, abandonnée au fond d’une casse de l’Ouest de la France. Elle patientera pendant 40 ans avant qu’un brocanteur ne s’étonne de cette créature, inconnue mais racée et la sorte de cette ferraille. Elle en a encore les stigmates ce qui rajoute à ce bijou authenticité, force, race, au point que nous entendons encore, en posant notre oreille sur son capot les bruissements de course jusqu’à près de 40 km/h et les «holas» des spectateurs… Champagne!